Florence Laure Naturopathe

Bien entretenir sa flore intestinale


Pour bien comprendre petit point syntaxe flore intestinale et microbiote c’est la même chose, deux mots différents pour la même chose. 

Prendre soin de ta flore intestinale est super important pour ta santé, crois-moi !


Alors voilà, le microbiote intestinal, tu connais ?

C’est en quelque sorte la colonie de micro-organismes qui résident dans ton intestin. C’est fou à penser, mais leur impact sur ta santé est énorme ! 

La science et la médecine découvrent petit à petit toutes les corrélations qu’il y a entre le microbiote intestinal et diverses maladies.


C’est dingue de se dire qu’il y a toute une population qui vit en nous !

Enfin bref, revenons à notre sujet. 

Le microbiote intestinal est en quelque sorte la flore intestinale que tu as peut-être déjà entendu parler. Il est composé de bactéries, de champignons, de virus et d’archées. Et plus on avance dans le tube digestif, plus il y a de micro-organismes !

Je vais te donner une petite comparaison pour mieux comprendre. Imagine que ton intestin est comme un grand immeuble dont tu es le propriétaire. Et les locataires, ce sont les micro-organismes qui y habitent. Tu leur donnes le gîte et le couvert, et en échange, ils t’aident à te maintenir en bonne santé. 

C’est un vrai échange gagnant-gagnant !

Du coup, pour prendre soin de ton microbiote intestinal, il y a plusieurs choses à faire. Tu peux consommer des probiotiques, des prébiotiques, et avoir une alimentation adaptée pour que tout ce petit monde se sente bien dans ton ventre. C’est super important pour ta santé en général, alors n’hésite pas à y prêter attention !

Mais attention, cet équilibre est fragile et peut vite être perturbé. 

Si certains micro-organismes sont expulsés injustement, des squatteurs viendront prendre leur place et mettront le bazar dans ton grand immeuble. Ou bien, d’autres ethnies se développeront de façon anarchique, recevront une pagaille totale. C’est donc ton rôle de veiller à ce que cet équilibre précaire reste harmonieux.

Mais pourquoi le microbiote intestinal est-il si important ? 

Tout simplement car il impacte directement ou induit de nombreuses fonctions de ton organisme et est corrélé avec des pathologies variées, qu’elles soient digestives ou non. Et même si les découvertes sont encore récentes et que la physiopathologie exacte reste floue, il est important de comprendre que ces micro-organismes invisibles ont un impact considérable sur ta santé. Donc, fais en sorte de bichonner ton microbiote et ton intestin en adoptant une alimentation adaptée, en consommant des probiotiques et des prébiotiques. Ton corps te remerciera !

Fonction barrière et impact sur le système immunitaire

Comme on l’a dit plus haut, le biofilm créé par les micro-organismes du mirobiote intestinal fait partie intégrante de ce qu’on appelle la barrière intestinale, avec le fonctionnement de la muqueuse en elle même. 

Ainsi, c’est indirectement que le microbiote influe sur l’efficacité du système immunitaire, sur la tendance pro ou anti-inflammatoire, sur les allergies, ou encore l’apparition de maladies auto-immunes. 

Un lien de corrélation est également effectué entre les Maladie Inflammatoire Chroniques de l’Intestin (comme la maladie de Crohn) et la qualité du microbiote. Certaines souches seraient en effet en quantité insuffisantes chez les personnes souffrant de ces maladies

Le microbiote est aussi mis en cause dans les troubles fonctionnels de l’intestin (comme le Syndrome de l’Intestin Irritable)

Impact sur le métabolisme : 

Le microbiote a une activité métabolique équivalente à celle d’un organe du corps. Autrement dit : il s’en passe des choses là dedans ! Ça bosse ! Il y a de le production, de la dépense et de la création d’énergie, et du déchet ! 

Un lien est également mis en évidence : celui de l’obésité avec la qualité de la flore intestinale. 

Certaines souches de bactéries, lorsqu’elles sont plus présentes dans la colonie constitueraient un facteur de risque à l’obésité ou encore à l’apparition du diabète de type 2. 


Impact sur le psychisme 

La colonie qui vit dans ton intestin a également une influence non négligeable sur le psychisme. En effet la plupart d’entre nous sont conscient de l’impact du cerveau sur l’intestin, mais l’inverse est tout aussi vrai ! 

Le microbiote intestinal a un impact significatif sur le psychisme. Bien que la plupart d’entre nous connaissent également l’impact du cerveau sur l’intestin, l’inverse est vrai. La qualité du microbiote est associée à des pathologies telles que l’autisme, où des études ont montré qu’une amélioration de la flore intestinale peut réduire la gravité des symptômes. 

De même, le microbiote est impliqué dans la pathogénie de la schizophrénie.

Impact sur les autres microbiotes du corps 

Il va sans dire que le microbiote intestinal est le chef de file de tous les microbiotes de l’organisme puisqu’il existe une flore résidente à peu prés partout sur le corps : sur ta peau, , dans ta bouche, sur tes parties intimes etc… 

Un déséquilibre du microbiote intestinal va influencer les autres zones. C’est ainsi que les femmes souffrant de candidose digestive (développement anormal du candida albicans, un champignon, dans le tube digestif) se verront également souffrir de mycoses vaginales fréquentes, ou de mycoses unguéales (sur les ongles). 

Quels facteurs impactent la qualité de TON microbiote ? 

Le microbiote se développe petit à petit depuis la naissance, et de nombreux facteurs que tu ignores peut-être peuvent influencer sa qualité. 

La naissance par césarienne 

Lorsqu’un enfant naît par césarienne, il est extrait du ventre de sa mère de façon chirurgicale, et ne passe donc pas par les voies naturelles qui constituent pour lui un premier ensemencement avec la flore vaginale de sa mère. 

Cet ensemencement est un premier pas vers un bon développement de son propre microbiote intestinal. 

Bien entendu, la césarienne n’est jamais pratiquée au hasard et si l’indication d’une telle intervention a été posée, c’est qu’une naissance par voie basse constituait un risque important pour la maman, le bébé ou les deux. Néanmoins, cet état de fait peut constituer un facteur défavorisant le bon développement de la flore du bébé. 

L’allaitement maternel

Deuxième point important, dont chacun de nous n’est pas responsable : l’allaitement maternel. Au delà de la transmission des anticorps, la mise au sein du bébé, permet également un ensemencement avec la flore de sa mère. 

Il ne s’agit pas là de culpabiliser les femmes qui s’y seraient refusées, ou qui auraient été dans l’incapacité de nourrir leur enfant au sein, mais juste d’une prise de conscience de ce qui peut influencer la qualité du microbiote intestinal. 

Les traitements antibiotiques à répétition 

Là encore, le débat n’est pas de discuter du bien-fondé des traitements antibiotiques. 

Le problème c’est que les antibio, ils dégomment les bactéries pathogènes (merci bien, parce que c’est pour ça qu’on prend le traitement) mais ils défoncent aussi les « bactéries-amies » ! Ils font pas dans le détail ! Du coup tout l’écosystème s’en trouve perturbé ! 

Il peut être judicieux d’accompagner le traitement antibiotique par la prise de probiotiques pour éviter qu’il n’y ait trop de dégâts sur le microbiote… On verra ça un peu plus loin dans l’article. 

La pilule contraceptive 

La pilule contraceptive a également un impact très négatif sur la qualité du microbiote, aussi parce que bien souvent, elle est prise sur du très très long terme. Les femmes qui ont pris la pilule sur 10 ou 20 ans ne sont pas rares, faute d’avoir trouvé d’autres moyens de contraception suffisamment efficace à leurs yeux. 

Les traitements par Inhibiteurs de la Pompe à Proton 

C’est ce qu’on appelle plus communément les IPP. Ce traitement est en général donné aux personnes qui souffrent de brûlures gastriques et de remontées acides. Il peut parfois s’avérer nécessaire, mais doit rester temporaire, car les IPP au long cours bouleversent le microbiote digestif. 

Malheureusement de nombreuses personnes consomment des IPP au quotidien car sans eux, elles n’arrivent pas à calmer leurs brûlures à l’estomac. 

Un manque d’acidité dans l’estomac entraîne une mauvaise vidange, plus lente, et moins efficace, tout simplement parce que les étapes de digestions qui sont sensées s’y dérouler n’ont pas pu se faire en temps et en heure, donc tant que ça n’est pas fini, ça ne se vidange pas… L’estomac est plein, longtemps, ça fermente la dedans, et ça a tendance à remonter et à brûler l’œsophage qui n’est pas équipé pour supporter la présence de ce contenu…

Et qu’est ce qui provoque un manque d’acidité dans l’estomac ??? Le stress par exemple … 

Il faut voir le problème ailleurs si les IPP ne fonctionnent pas. 

L’alcool et le tabac 

Tabac et alcool ne font pas bon ménage avec les colonies de ton intestin ( et de tout ton corps d’ailleurs). En outre, un lien de corrélation a été fait entre l’arrêt du tabac et la prise de poids qu’il entraîne souvent, en dehors de toute compensation alimentaire. La modification de la flore créée par le sevrage, engendrerait une digestion et une métabolisation différentes des nutriments et des calories de la nourriture ingérée. 


L’alimentation 

Bien entendu, tu t’en doutais, l’alimentation a un effet énormissime sur tout ce beau monde qui réside dans ton intestin ! Mais ça, c’est un facteur sur lequel tu peux agir, contrairement à la plupart des autres. Une alimentation riche en fibres est indispensable à la bonne santé de ta flore intestinale. 

Comment prendre soin de ton microbiote ? 

Il faut bien faire la nuance entre le rééquilibrage d’une flore déséquilibrée (ce qui est un travail de longue haleine qui ne se fait pas n’importe comment) et l’entretien d’une flore qui va bien et sur laquelle on travaille au maintien de l’équilibre. 

Un déséquilibre du microbiote intestinal s’appelle une dysbiose. Cette dysbiose peut se manifester par des douleurs abdominales, des ballonnements, de la constipation, des diahrrées voire une alternance des deux, des flatulences trop fréquentes, particulièrement odorantes. 

La dysbiose peut concerner le côlon, mais aussi l’intestin grêle avec un développement anormal et trop abondant dans cette partie du tube digestif, voire même un reflux du duodenum vers l’estomac, provoquant des fermentations anormales… 

Le microbiote intestinal étant une composante à part entière de la barrière intestinale, la dysbiose va bien souvent de paire avec l’hyper-perméabilité intestinale : à savoir le phénomène d' »intestin-passoire »


Que faire en cas de dysbiose soupçonnée 

Dans un premier temps il convient de consulter un gastro-entérologue afin d’éliminer toute autre éventuelle pathologie, car les signes précédemment cités sont bien souvent retrouvés dans de nombreuses pathologies digestives. Il convient de diagnostiquer la maladie, s’il y en a une, avant d’envisager quoi que ce soit comme procédure. 

Dans un deuxième temps, je pense sincèrement que prendre des probiotiques en gélules en première intention est une erreur. 

En effet je fais partie de ceux qui pensent qu’il faut d’abord éliminer les indésirables avant de tenter de réensemencer. 

Apporter des probiotiques dans une colonie où règnent les indésirables, et où certaines ethnies se sont développées à outrance, ne ferait que les nourrir. 

Ce protocole que je conseille à mes clients est systématiquement individualisé. Ce travail ne peut se faire que dans le cadre d’un bilan de vitalité approfondi. 

Il est donc essentiel de contacter un médecin et un naturopathe en cas de suspicion de dysbiose. Les probiotiques ne remplacent pas votre propre flore, mais leur présence peut favoriser le retour à l’équilibre une fois les indésirables éliminés ou les souches excessives régulées.


Comment favoriser le maintien d’une flore bien équilibrée : 

Une alimentation riche en fibre : 

C’est simple, les fibres sont des prébiotiques, c’est à dire la nourriture de ta flore. Plus ton alimentation est équilibrée en fibres alimentaires et plus ils se régalent ! 

Les fibres sont contenues dans les fruits et les légumes bien sûr, mais pas seulement ! 

Tu peux aussi ajouter dans ton alimentation des oléagineux, des graines de chia et des graines de lin que tu auras préalablement moulues (pour les graines de lin)

Consommer des aliments-probiotiques :

Certains aliments solides ou boissons sont de véritables probiotiques en eux-même. 

Ici on ne parle pas d’apporter des probiotiques grâce à des gélules de souches bactériologiques mais bien de manger des aliments. 

Rien de tel que l’alimentation pour apporter à ton corps ce dont il a besoin : tu dois toujours commencer par là avant de passer à des compléments. 

Parmi les aliments qui favoriseront le maintien de ta flore on retrouve les aliments fermentés comme la choucroute, les cornichons, les yaourts, le kéfir de fruit, le kéfir de lait, le kombucha et tous les aliments lacto-fermentés que tu auras pu conserver en saumure. 

Une consommation régulière de ces éléments contribuera à maintenir une bonne flore intestinale. Mais comme d’hab : on abuse de rien ! 

Accompagner tes traitement antibiotiques par une cure de probiotiques 

Si tu dois prendre un traitement antibiotique, pense à l’accompagner avec une cure de probiotiques en gélule. Certains y sont spécialement dédiés. Cela évitera que l’antibio ne fasse un trop gros carnage parmi tes « bactéries-amies » et que tu ne sois dans l’obligation de traiter une dysbiose par la suite. 

 


La greffe fécale : un nouvel espoir ? 

Alors ça va te paraître complètement fou mais maintenant, en cas d’infection récurrente au clostridium difficile on peut envisager une greffe fécale (appelée bactériothérapie fécale). Ce qui veut dire que la personne malade reçoit une greffe bactériologique issue d’un donneur de selles ! Et ça marche ! Cette procédure encore au stade expérimental est très prometteuse ! 

L’intestin a une grande importance pour nous autres les naturopathes, et nous nus attachons toujours à le rééquilibrer en priorité s’il montre des signes de faiblesse… Veux tu savoir pourquoi ?